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Suite aux avertissements successifs de SEB en juillet et octobre 2022, FÉDÉRACTIVE a demandé à Roland GAGNON, membre de la SFAF, une analyse financière permettant un diagnostic sur sa situation.

-       En rendant accessible cette analyse à l'ensemble des actionnaires, FÉDÉRACTIVE souhaite partager un éclairage sur la situation financière du Groupe. 

-       En tant qu'actionnaire de référence et engagé pour la performance durable du Groupe et de ses parties prenantes, FÉDÉRACTIVE espère que les conclusions auxquelles chaque actionnaire aboutira à la lecture de cette analyse amèneront des questions constructives à l'occasion de la prochaine Assemblée Générale.

En effet, FÉDÉRACTIVE, bien que pleinement confiante dans l’investissement, les capacités et le potentiel que ses salariés confèrent au Groupe, considère que la situation mise en lumière par cette analyse appelle des décisions fortes de la part du Comité de Direction concernant la stratégie d'innovation (au service du développement durable), la stratégie d’acquisition et le désendettement du Groupe

Les points clés de l’analyse financière du 31 mars 2023 figurant sur le site de FÉDÉRACTIVE : www.federactive.fr sont résumés ci-dessous

Analyse financière du Groupe SEB

L’année 2022 aura été très difficile pour le groupe SEB avec deux avertissements sur les résultats les 20 juillet et 24 octobre et une division par deux de la capitalisation boursière entre la publication des résultats 2021, année record selon le groupe, et la fin octobre 2022. Le cours a ensuite rebondi de 25% jusqu’au 31/12/2022, porté par l’abandon de la politique zéro Covid du gouvernement chinois saluée par les marchés boursiers. La filiale chinoise Supor (26,5% des ventes du groupe), unique moteur de croissance en volume du secteur Grand Public en 2022, va inévitablement en profiter et renforcer sa position de premier contributeur aux résultats de SEB. Le rebond boursier s’est poursuivi au 1er trimestre 2023, porté par la même thématique. Incontestable réussite stratégique des vingt dernières années, Supor est non seulement aujourd’hui le principal moteur de croissance mais aussi une source de fragilité géopolitique à un moment où les autres marchés historiques du groupe sont en perte de vitesse, comme en a attesté en 2022 la chute continue des volumes au fil des trimestres.

Après un exercice 2021, s’inscrivant dans le sillage de performances financières remarquables depuis plus de quinze ans, présenté par le PDG Thierry de la Tour d’Artaise comme l’aboutissement d’une stratégie de croissance qui avait su surmonter les défis géopolitiques, économiques et sociétaux, il est très interpellant que l’exercice 2022 ait constitué une rupture brutale et inattendue. Ce basculement n’a été révélé aux investisseurs que fin juillet après le vote par l’Assemblée Générale du 19 mai sur la dissociation des fonctions de Président et de Directeur Général à compter du 30 juin 2022. Thierry de la Tour d’Artaise s’est vu octroyer par son Conseil une rémunération de Président disproportionnée au regard des standards du marché, certes acceptée en AG mais rejetée à 85,79% par les actionnaires minoritaires.

Concernant les très mauvaises performances de l’exercice 2022, deux éléments majeurs sont à distinguer :1) jamais SEB n’avait généré un Cash-Flow disponible négatif (-20 M€ en 2022 contre une moyenne de +432 M€ entre 2021 et 2016, année de l’acquisition de WMF, dernière opération structurante pour le groupe) 2) le levier financier est supérieur à 2 à la fin 2022 (endettement net de 1,97 Md€). Si par le passé SEB réussissait à se désendetter en 3 à 4 ans, aujourd’hui la dette nette est égale à celle de 2016, sept ans après l’achat de WMF !

Tranchant avec la rigueur historique de gestion de SEB, cette situation résulte d’une absence d’anticipation notable dès le 4ème trimestre 2021, avec le gonflement des stocks (amplifié au 1er semestre 2022) et le recours accru à des programmes de fidélisation des distributeurs. Ces deux éléments jettent un voile sur la qualité de gestion à l’origine des performances financières de 2021, qui portaient en germe les avertissements sur les résultats 2022 qui furent d’autant plus sévères que la Direction paraît avoir délibérément ignoré la dégradation de ses marchés jusqu’à la fin juillet. Le nécessaire et vigoureux resserrement de la gestion a été engagé tardivement, à la rentrée 2022, sans que la situation soit aujourd’hui totalement sous contrôle, la Direction ne laissant entrevoir qu’un redressement progressif au 1er semestre 2023.

En ce début 2023, SEB doit restaurer son potentiel de croissance sur ses marchés historiques où elle perd de l’influence, en s’appuyant sur la renaissance de sa politique d’innovation mise à mal par les changements successifs à la tête du pôle (trois responsables différents en 5 ans) et sur une politique d’acquisition dépassant les achats de sociétés de très petite taille. La situation financière, sans être inquiétante, ne donne pas les moyens de saisir une opportunité d’envergure sans passer par une augmentation de capital. Les succès stratégiques de SEB sont indiscutables mais la conduite opérationnelle de cette stratégie doit être repensée à un moment où la Direction du groupe est confrontée à plusieurs départs de dirigeants opérationnels.

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Jeudi 6 avril 2023
Communiqué de presse

Contact FÉDÉRACTIVE : Pascal Girardot - 06 86 44 75 71 - pascal.girardot4@gmail.com

Contact Analyse financière  : Roland Gagnon - 06 88 38 17 14 - gagnon.roland@wanadoo.fr