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La gouvernance et les femmes dans les conseils d'administration.

3 questions à Caroline Weber sur la gouvernance

Depuis 1987, l’association professionnelle MiddleNext représente les valeurs moyennes européennes cotées. Elle constitue une interface entre les dirigeants d’entreprises cotées, les acteurs institutionnels, les pouvoirs publics et les instances européennes.


Caroline Weber est directrice de MiddleNext et Présidente de l’association européenne des valeurs moyennes.

En 2009, MiddleNext a publié un code de gouvernance d’entreprise pour les valeurs moyennes et petites. Pourquoi avoir décidé d’écrire votre propre code ?

Caroline Weber : MiddleNext mobilise et fédère plus de 150 entreprises cotées dont la capitalisation n’excède pas deux milliards d’euros. Les sociétés moyennes cotées affrontent des problèmes de gouvernance différents de ceux des grandes entreprises. Toutes les recommandations d’un code tel que celui proposé par l’Afep et le Medef ne font pas sens dans certaines sociétés où le dirigeant est un actionnaire important, voire l’actionnaire principal.

Depuis début 2011, la loi Zimmermann Copé impose un quota de 40% de femmes dans les Conseils d’administration. Fallait-il selon vous légiférer sur cette question ?

Caroline Weber : Les entreprises cotées sur Euronext disposent de six ans pour s’adapter et trois ans pour atteindre un premier palier de 20%. C’est évident qu’il faut plus de femmes dans les conseils d’administration mais il ne faut pas vouloir atteindre cet objectif en l’imposant avec les mêmes règles à toutes les entreprises et sur une durée trop courte.

En Norvège, il y a 37% de femmes dans les conseils d’administration, mais pour atteindre ce chiffre, le nombre de membres dans les conseils a été divisé par deux et certaines femmes cumulent une dizaine de mandats. Est-ce un progrès en terme de gouvernance ?

Et pourtant, sans obligation légale, les choses ne bougent pas ?

Caroline Weber : C’est vrai mais c’est parce que, dans notre pays, nous voulons trop souvent légiférer « à chaud », après un scandale ou une affaire particulièrement médiatisée. C’est dommage car nous perdons en efficacité et en pertinence et la « bonne idée » peut même se retourner contre nous. Qui va t-on recruter quand l’on sait qu’aujourd’hui en France le nombre de femmes expérimentées et disponibles pour occuper de tels postes est largement insuffisant ?

Il faut plus de femmes dans les conseils. Oui. Mais où les trouver ? C’est donc à nous de réfléchir intelligemment aux conditions d’arrivée des femmes dans les conseils pour que cela profite aux conseils...et aux femmes. Et donc aux entreprises.

 

Propos recueillis le 17 janvier 2011.

+ d’infos sur  : www.middlenext.com