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5èmes Rencontres de l'entreprise responsable organisées par Bref Eco

Jeudi 22 juin 2017, les équipes de Bref Eco ont réuni au Musée des Confluences à Lyon 230 personnes  pour leurs 5èmes rencontres de l'entreprise responsable. Ces rencontres permettent aux acteurs de la RSE dans les entreprises de faire le point à chaque édition sur les avancées et de partager les différentes bonnes pratiques.
Au programme cette année, deux tables-rondes animées par Régis Chomel de Varagnes du Cabinet de Conseil ORAVEO et Didier Durand rédacteur en chef de Bref ECO, réunissaient des dirigeants ainsi que le physicien et philosophe Marc Halévy.

L'entreprise ouverte : influente et influencée.

La première table-ronde réunissait  Hélène Valade, Présidente de la Plateforme RSE, directrice du développement durable de Suez et cofondatrice du Collège des Directeurs du développement durable (C3D), Christophe Catoir, Président de The Adecco Group France, Dominique Asselot, Directeur Régional de l'Emploi chez EDF et Marc Halévy.
Les intervenants se sont retrouvés autour de la théorie de la bifurcation présentée par Marc Halévy avec les nombreuses ruptures (tant politiques, technologiques, écologiques ou philosophiques...) que l'avènement du nouveau monde impose. Puis, pour illustrer la démarche RSE, chacun a illustré cette bifurcation selon son métier : Hélène Valade a expliqué que Suez devait faire sa " révolution des ressources " en protégeant l'eau et en organisant la gestion des déchets. Dominique Asselot entrevoit quant à lui la disparition des métiers du tertiaire avec l'avènement du numérique tandis que pour Christophe Catoir, le mode de management de l'entreprise a radicalement changé avec la fin du mode d'organisation pyramidale.
Même si Marc Halévy voit la fin du salariat, Christophe Catoir considère que le contrat social n'est pas rompu si la notion d'employabilité reste présente et si, en plus de l'intelligence rationnelle, une place est vraiment donnée à l'intelligence collective et à l'intelligence émotionnelle.
Pour Hélène Valade, la transformation a réellement commencé avec la COP 21 et l'Accord de Paris qui ont permis la rencontre des institutionnels et des entreprises.
La RSE impose aux entreprises de dialoguer avec leur écosystème et leurs parties prenantes. En même temps, elle représente un formidable outil de cohésion interne.Tous reconnaissent que la bifurcation est nécessaire et porteuse d'espoir.

La RSE est-elle facteur de compétitivité?

La deuxième table ronde a réuni Delphine Durand (analyste chez Ecovadis, système de notation RSE), Pierre Victoria ( directeur du développement durable de Veolia) et Marc Halévy, physicien et philosophe .
D'après une étude de France stratégie, l'écart de performance entre ceux qui font de la RSE et ceux qui n'en font pas est de 13%.

Ecovadis a évalué la performance RSE de 25 000 entreprises à travers le monde en 2016. Delphine Durand explique que les entreprises doivent s'appuyer sur les chaines d'approvisionnement mondiales pour améliorer leurs pratiques sociales et environnementales. Les axes d'amélioration mis à jour par l'analyse, permettent aux entreprises de s'améliorer. Les performances sociales et environnementales peuvent être source d'économies, d'innovations et favoriser l'ouverture de nouveaux marchés. De plus, si l'image et la réputation de l'entreprise sont bonnes, meilleures seront ses performances.
Pour Pierre Victoria, il est essentiel que la RSE soit portée par un dirigeant convaincu. L'entreprise, qui a aujourd'hui souvent un problème de reconnaissance dans notre société, a tout à gagner en s'inscrivant dans une dynamique responsable. La gouvernance peut insuffler une vision éthique de la société en orientant sa stratégie en ce sens.  Le conseil d'administration a donc un rôle important à jouer.  Il n'est globalement pas toujours facile de mesurer la rentabilité d'une action RSE. C'est important de se positionner à long terme.

Pour Marc Halévy, il est important de ne pas confondre performance et bonne santé de l'entreprise. Une performance sur un temps court n'est pas forcément gage d'une bonne santé sur un temps long. Il faut sortir de l'instantanéité. De même, il est important de bien faire la différence entre éthique, morale et légalité.  L'éthique concerne le comportement individuel, réel et pratique d'une entreprise qui doit déterminer les valeurs sur lesquelles elle se base. La morale est l'ensemble des mœurs collectives. La légalité, elle détermine ce qui est légal de faire ou non. On peut être conforme à la loi et immoral. Dans cette période de grande mutation écologique, Marc Halévy propose de s'interroger sur qu'est ce qui fait valeur ? Est-ce avoir et paraître ou être et devenir? Et si notre société passait de l'avoir à l'être?  Voilà une belle piste de performance à long terme.